La bataille juridique entre Apple et Epic Games vient de franchir une nouvelle étape explosive. Après une injonction d’avril 2025 qui a forcé l’App Store à autoriser des liens externes sans commission, Apple argue devant la cour d’appel que l’ordre est trop large, porte atteinte à ses droits de propriété intellectuelle et viole même le Premier amendement en l’obligeant à transmettre des messages qu’elle récuse. Du côté d’Epic Games, la déposition dépeint une firme qui juge les changements insuffisants — rappel : Apple avait tenté d’autoriser des liens en 2024 mais facturait entre 12 et 27 % sur les achats via ces liens. Ce conflit n’est pas théorique : il redessine le business model de millions de développeurs iOS, influence les stratégies de Microsoft, Google Play et des acteurs Android comme Samsung, et pourrait modifier la façon dont des titres comme Fortnite monétisent sur mobile. Pour les créateurs d’apps et les utilisateurs d’iPhone, le verdict annoncé par le Ninth Circuit pourrait ramener des commissions — ou sceller une ouverture profonde du marché.
- 📌 À retenir : l’injonction d’avril 2025 impose zéro commission et liberté de design pour les liens.
- ⚖️ Apple conteste l’injonction comme une prise de propriété intellectuelle non compensée.
- 🧭 Les conséquences touchent iOS, les développeurs tiers et la concurrence face à Android.
- 🔁 Si la cour d’appel donne raison à Apple, l’App Store pourrait rétablir des frais.
Apple conteste l’injonction zéro‑commission devant la cour d’appel
Le dossier est devenu plus qu’une querelle commerciale : Apple affirme que l’injonction ordonnée en 2025 dépasse ce que la justice peut imposer. Selon la réponse déposée par Apple auprès du Ninth Circuit, la cour de district a modifié l’injonction initiale en ajoutant des obligations de forme, de design et de discours que la société juge inacceptables.
- 🛡️ Argument légal : l’ordonnance impose une prise non compensée sur des technologies protégées.
- ✍️ Liberté d’expression : Apple invoque le Premier amendement contre l’obligation de transmettre certains messages.
- 🔍 Portée : l’injonction s’applique à tous les développeurs américains, pas seulement à Epic Games.
Apple rappelle qu’elle avait respecté l’obligation de permettre des liens en 2024, mais qu’elle avait encadré le dispositif et perçu des commissions ‹ de transition ›. L’argument du tribunal selon lequel Apple n’aurait pas suivi « l’esprit » de l’injonction est contesté : Apple réclame que l’injonction soit recentrée sur le seul préjudice subi par Epic Games.
Ce que la déposition d’Epic Games met sur la table pour l’App Store
La déposition d’Epic Games a forcé la lumière sur la logique commerciale derrière la demande d’ouverture. Epic souligne que les commissions sont un frein structurel et qu’une liberté totale de redirection vers le web est nécessaire pour corriger son tort. La plainte vise moins un bénéfice direct que le principe : permettre aux développeurs d’échapper au prélèvement d’Apple.
- 🎮 Cas concret : Fortnite et d’autres jeux cherchent des sorties hors App Store pour récupérer des marges.
- 💸 Rémunération : Epic affirme que les frais appliqués en 2024 étaient « injustifiés ».
- 🔁 Effet domino : une injonction large profite à de nombreux acteurs qui voudraient s’appuyer gratuitement sur l’écosystème Apple.
Le tribunal d’origine a fini par ordonner une règle détaillée : aucun frais, aucune restriction sur le design des liens. Apple rétorque que cette mesure est trop généralisée et qu’elle n’est pas nécessaire pour réparer le préjudice d’un seul plaignant. Le débat technique renvoie à une question simple : doit-on remodeler l’économie de l’App Store pour un acteur, au risque de bouleverser le modèle pour tous ?
Impacts concrets pour les développeurs, les utilisateurs d’iPhone et le marché
Prenons l’exemple fictif du studio indépendant Studio Lumen. Ce petit éditeur d’apps iOS gagne 70 % de ses revenus via des achats intégrés. Si l’injonction reste telle quelle, Studio Lumen pourra proposer des paiements via son site sans commission, mais devra gérer la fiscalité, le support et la sécurité des paiements.
- 🧾 Autonomie : plus de choix sur les systèmes de paiement, mais des responsabilités techniques supplémentaires.
- ⚖️ Risque : fragmentation des règles entre iOS et Android (Google Play garde son propre écosystème).
- 💡 Opportunité : des modèles d’abonnement directs peuvent augmenter la marge des développeurs.
Les utilisateurs d’iPhone pourraient voir des prix plus bas ou des offres exclusives hors App Store. À l’inverse, l’absence d’un cadre centralisé pourrait multiplier la fraude et la fragmentation des expériences. C’est pourquoi certains acteurs réclament une solution équilibrée plutôt qu’une libération totale.
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Pourquoi Microsoft, Google Play, Android et Samsung observent ce procès comme un signal stratégique
Ce dossier dépasse Apple et Epic : il redéfinit des règles de concurrence qui intéressent Microsoft et les opérateurs d’Android. Si la justice impose une ouverture large, les écosystèmes alternatifs pourront revendiquer des raisonnements similaires — ou s’en servir pour renforcer leurs propres positions.
- 👀 Veille stratégique : Microsoft suit pour ses services cloud et ses stores alternatifs.
- 🔗 Comparaison : Google Play pourrait profiter d’une incohérence réglementaire entre régions.
- 📱 Concurrence : fabricants Samsung et autres regardent l’impact sur le choix des consommateurs entre iPhone et Android.
Un revers pour Apple devant la cour d’appel encouragerait des acteurs à réclamer les mêmes droits, tandis qu’une décision favorable à Apple préserverait son modèle. La nuance est cruciale : il s’agit autant de droit que de stratégie industrielle.
Scénarios plausibles après l’appel et ce que cela change pour vous
Trois issues dominent : la validation totale de l’injonction (zéro commission pour tous), la censure partielle avec adaptation ciblée pour Epic Games, ou la cassation qui permettrait à Apple de réintroduire des frais encadrés. Chacune a des conséquences immédiates sur les prix, la sécurité et l’innovation.
- 🔴 Injonction confirmée : pression sur les commissions, réorganisation du modèle App Store. 😮
- 🟡 Injonction limitée : obligations ciblées sur Epic, fermeture moindre de la brèche pour d’autres développeurs. 🤔
- 🟢 Injonction annulée : Apple retrouve la main et peut rétablir des frais raisonnés. 💼
Pour l’utilisateur final, la dynamique se traduira par plus d’options de paiement ou par la préservation d’un écosystème centralisé jugé plus sûr. Pour les développeurs, il restera à choisir entre simplicité et marges. Quoi qu’il arrive, ce dossier change la norme du marché des apps.
Le fil rouge est simple : la décision du Ninth Circuit n’est pas seulement juridique, elle est économique et culturelle. Les prochaines semaines vont déterminer qui paie pour les infrastructures numériques, qui contrôle l’expérience utilisateur et à quel prix. Restez vigilants : le modèle mobile pourrait être en train de se réécrire, à la croisée des intérêts d’Apple, d’Epic Games, de Microsoft et des écosystèmes Android comme Google Play et Samsung.